Après des négociations délicates qui avaient été conduites par Michel Duby de 1997 à 2000 sous le mandat de Perrin, cette propriété qui appartenait alors à la SNCF avait été acquise pour un million d’euros.
Il s’agissait en 2000 d’une très bonne affaire : la volonté était de réaliser un projet structurant destiné à l’ensemble de la population comprenant une école en remplacement de celle du chef-lieu qui avait dû être évacuée en raison d’un glissement de terrain. Cette école comprenait huit classes, un restaurant scolaire et une cuisine centrale qui aurait fourni des repas traditionnels préparés sur place aux différentes écoles de la commune mais aussi une bibliothèque, des aires sportives et des aires de jeux ouvertes au public dans un cadre aéré.
Il restait autour de l’école de la place pour la réalisation de services d’intérêt général. Un lieu d’accueil pour les personnes âgées avait été alors envisagé dans l’espace restant.
La municipalité Tissot a mis fin à ce projet et le bâtiment La Ravoire qui devait être rénové a été abandonné. Il s’est dégradé au fil du temps et a été détruit par la municipalité actuelle en 2017.
Un beau gâchis en termes d’aménagement.
Le maire Parick Kollibay a décidé de vendre la propriété. Les intentions de la municipalité ont-elles été auparavant définies ? N’aurait-il pas fallu avant toute décision travailler ce dossier avec l’ensemble du conseil municipal ? Un preneur a finalement été trouvé pour 2 250 000 euros. Il s’agit de Bouygues Immobilier.
Deux critères ont été fixés pour l’attribution : le prix d’achat du tenant et la nature du projet immobilier. La réalisation de 130 logements pour 11 000 m2 de surface de plancher a été retenue.
L’acte de vente précise qu’il s’agit de 11 000 m2 minimum ce qui laisse entendre que le projet pourrait être bien plus important. Alain Roger membre de l’opposition soulignait les incohérences de l’acte de vente et les parties floues qui laissent une grande liberté à Bouygues de faire ce qu’il veut.
Michel Duby s’interrogeait sur l’intérêt d’un tel aménagement en ce lieu. La construction de 130 logements entraîne en effet un apport important de population, des flux de véhicules incessants sur des routes étroites déjà saturées, l’apport de nouveaux élèves à l’école du chef-lieu incapable de les accueillir.
La municipalité a-t-elle bien conscience des conséquences d’un tel projet et de la dégradation de la qualité de vie pour la population actuelle de ce secteur ? L’absence de concertation suite à l’annonce de ce projet immobilier est consternante et a fait déjà réagir vivement quelques voisins.
Les questions posées par le public en début de conseil du 29 novembre allaient dans ce sens. Nous nous interrogeons sur ce refus de faire vivre la démocratie et un manque de méthode avéré : pourquoi sortir du chapeau un tel lotissement sans aucune réflexion collective préalable ?
Les élus du conseil, de la majorité comme de l’opposition, auraient pu alerter sur les inconvénients et les risques de ce projet et faire des propositions constructives.
Grâce à un cahier des charges réfléchi collectivement, l’intérêt général des Passerands face à une opération qui a toute l’apparence d’une opération financière pour un groupe habitué à des affaires juteuses aurait été davantage préservé.
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Dernière mise à jour : mardi 4 octobre 2022